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Saint-Agnan-en-Vercors

Grotte de la Luire

Dans la nuit du 21 au 22 juillet 1944, face à l'invasion allemande du sud du Vercors, l'état-major de François Huet donne l'odre de replier sur Die les malades et blessés des hôpitaux du maquis de Saint-Martin-en-Vercors et de Tourtre. Les docteurs Ganimède, Fischer (Ferrier),Ullmann, Beunier-Blum et Wolf accompagnent un premier convoi de 122 blessés, malades et membres du personnel soignant. Le médecin chef du Vercors Fernand Ganimède, en accord avec l'état-major, décide de se replier finalement dans la grotte de la Luire en raison l'avance allemande dans la vallée de la Drôme. C'est le docteur Fischer qui avait... Lire plus

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Informations

Coordonnées

Adresse : Entre Saint Agnan en Vercors et le col de Rousset, sur la D622, au lieu-dit "Le Passage"" , 26420 Saint-Agnan-en-Vercors
Coordonnées GPS : 44.891222 , 5.431281
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Description complète du lieu

Dans la nuit du 21 au 22 juillet 1944, face à l'invasion allemande du sud du Vercors, l'état-major de François Huet donne l'odre de replier sur Die les malades et blessés des hôpitaux du maquis de Saint-Martin-en-Vercors et de Tourtre. Les docteurs Ganimède, Fischer (Ferrier),Ullmann, Beunier-Blum et Wolf accompagnent un premier convoi de 122 blessés, malades et membres du personnel soignant. Le médecin chef du Vercors Fernand Ganimède, en accord avec l'état-major, décide de se replier finalement dans la grotte de la Luire en raison l'avance allemande dans la vallée de la Drôme. C'est le docteur Fischer qui avait repéré la grotte le 20 juillet.

Le 22 dans la journée et la nuit, le reste des blessés sont acheminés par car entre Saint-Martin et la grotte par Fabien Rey qui décide de ne garder là que les combattants intransportables et le personnel médical strictement nécessaire. Le soir du 22, un groupe de 50 blessés, médecins (Beunier-Blum et Wolf) et infirmiers quitte la grotte en deux éléments avant l'arrivée des allemands. L'un, après avoir traversé le massif d'est en ouest parviendra finalement à Romans conduit par le père et le fils Trial. Quatre blessés également avaient préalablement rejoint une autre grotte située de l’autre côté de la vallée au-dessus du hameau des Chaberts.

Il reste donc dans la grotte une cinquantaine de personnes dont: 28 maquisards; deux femmes de Vassieux; un officier américain (Chester Meyers, d’un commando parachuté le 29 juin); l’épouse de Ganimède et son fils de 17 ans; quatre soldats allemands ou polonais blessés et capturés au combat de Montclus (19, 22 juin) : Félix Dombrowski, Kruzel, Malacowski, Veroneck; trois médecins (Ganimède, Fischer, Ullmann); sept infirmières (Rosine Bernheim, Cécile Golden, Odette Malossane (Betty), France Pinhas, Suzette Siveton, Anita Winter, Maud Romana); une secouriste de la Croix-Rouge; un jésuite, le père Yves Moreau de Montcheuil (philosophe et théologien ayant participé activement à l'élaboration et à la diffusion des Cahiers du Témoignage chrétien, dénonçant l'antisémitisme).

Un drap blanc à croix rouge est déployé près de l'entrée du porche et on entend passer les convois sur la route distante de 400 mètres. Certains blessés succombent avant l'arrivée des allemands le 27 juillet. 

Le 27 juillet, à 16h, les allemands parviennent à la grotte. Le chef de troupe rappelle à l'ordre les soldats capturés qui lui demande de ne pas tirer sur les personnes présentes car elles les ont soignés et demande en français à voir les responsable de ce camp. Les médecins se présentent, sont allignés contre paroi avec les infirmières. Les blessés sont levés, leurs pansements leur sont arrchés et ils sont dépouillés de leurs biens. Trois tentent de fuir mais sont rattrapés et abattus à proximité de la grotte. Deux groupes sont formés.

Jarrand, un agriculteur est réquisissionné avec sa charrette pour transporter les grands blessés jusqu'à Rousset. Sur la route, ils rencontrent un groupe de parachutistes allemands qui leur demande de retourner à la grotte de la Luire. Ils les exécuteront en contre bas de celle-ci.

Le second groupe part en direction de Rousset également. Insulté par Abdesselem Ben Ahmed de sale boche, le commandant autrichien ayant arrêté le groupe, l'assome à coup de crosse de mitraillette avant de la pendre. Le 28 juillet, au pont des Oules (en amont du hameau de Rousset), sept blessés seront achevés après avoir creusé leurs tombes. Les autres sont conduits à Grenoble et internés à la caserne de Bonnes où siège la Gestapo. Les civils parviennent à s'échapper grâce à l'aide des soldats capturés. Se rendant aux toilettes, le docteur Ganimède parvient lui aussi à s'évader. Dans la nuit du 10 au 11 août 1944, les docters Fisher et Ullman ainsi que le père Yves Moreau de Montcheuil sont fusillés. L'officier américain est épargné. Malgré son uniforme de l'armée française, Ffrancis Billon est également exécuté. Les infirmières sont déportés. Odette Malossane n'en reviendra pas.

Le 27 juillet 1946, s'est tenue, en présence des représentants de l'état, des élus locaux et de la population dont de nombreux anciens combattants, une grande commémoration dans la grotte de la Luire.

Actuellement, cinq plaques sont apposées sur les murs intérieurs de la grotte. Certaines ont été déposées par les Pionniers du Vercors, les Anciens du 11e Cuirassiers, les Jeunesses socialistes de la Drôme et le souvenir français. On remarque également deux stèles en contrebas de la grotte.

Sources : Musée de la résistance en ligne, fiches "Blessés et soignants de l'hôpital de la grotte de la Luire", "La grotte de la Luire" et "Plaques commémoratives dans la grotte de la Luire"

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